Guillaume d'Ockham (1285-1349) - introduction
Guillaume d'Ockham (1285-1349)
introduction
Éléments de biographie
Guillaume d'Ockham (ou d'Occam) est un franciscain d'origine anglaise. Il se consacre d'abord à des travaux de logique et défend le nominalisme.
Il enseigne six ans à Oxford, mais son enseignement non conforme à l'orthodoxie lui vaut d'être convoqué à Avignon par le pape en 1324. Il s'engage dans la polémique qui oppose l'ordre des franciscains à l'ordre des dominicains et s'oppose à la papauté pour revendiquer un retour à la règle de son ordre.
Il est excommunié et 1330 et se retire en Allemagne où il publie de nombreux pamphlets politiques.
Thèmes majeurs
La philosophie d'Ockham est considérée comme une des sources de la philosophie analytique du XXe siècle. Comme ce courant philosophique, Ockham attache beaucoup d'importance à la logique et au langage. Il distingue l'univers des signes (le langage) de l'univers des choses singulières que nous percevons.
Ockham s'oppose à la théorie des idées de Platon. Les idées générales ou "universaux" n'ont aucune existence en dehors du langage (nominalisme). Il n'y a pas de monde des idées et le problème n'est pas de savoir comment les essences universelles de ce supposé monde s'incarnent dans les individus concrets du monde sensible. Il n'existe que des singularités qui entretiennent entre elles des relations qu'il s'agit de désigner efficacement : l'essence n'existe pas dans un monde séparé mais dans les choses individuelles elles-mêmes. Ockham, en cela, est proche d'Aristote.
Toute la philosophie d'Ockham s'appuie sur le principe de parcimonie qui sera repris par la philosophie analytique du XXe siècle sous le nom de "rasoir d'Ockham" : "Il ne faut pas multiplier les entités sans nécessité."
Ockham critique la métaphysique et conteste ses prétentions théologiques. En particulier, toute tentative pour prouver par la raison l'existence de Dieu est vaine. Dieu n'a créé que des êtres individuels dont la connaissance ne peut s'établir qu'à partir de la perception que l'on en a. Toute autre prétention de la raison est condamnable. Ainsi, pour Ockham, la raison est plus limitée que la foi.
Principales oeuvres
- Commentaire sur les sentences (1318-1319)
- Somme de toute la logique (1323)
- Bréviloque sur la puissance du Pape (1334-1343)
- Court traité du pouvoir tyrannique (1349)
Article rédigé par Maryvonne Longeart, professeur de philosophie, pour le Lycée Ouvert de Grenoble (source)
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le personnage de Guillaume de Baskerville, moine franciscain, dans le roman Le nom de la rose d'Umberto Ecco (1980) est inspiré de Guillaume d'Ockham